Metal Gear Solid
Psycho Mantis, c’était quand même quelque chose…
Genre : Infiltration / Année de sortie : 1998
Publié il y a un mois
Si encore je pouvais jouer les puristes lors de mes deux critiques sur les premiers jeux de la saga, ici, fini de rigoler. Cet épisode est probablement l’un des plus connus de la saga, un jeu mythique de l’ère PlayStation, qui, avec ses nombreuses excellentes idées de gameplay, a apporté beaucoup au média, notamment du côté de l’infiltration, un genre qui me tient particulièrement à cœur. Allez, c’est reparti pour un Metal, mais cette fois, enfin en 3D !
Sommaire de la série Metal gear
Metal Gear Solid (9/10)
« Cochon qui s'en dédit, docteur ! »
Ça fait un sacré bout de temps que je n’avais pas mis la main sur cette vénérable antiquité. Je me rappelle y avoir joué gamin. Peut-être pas fini, mais je l’avais déjà bien parcouru. Je le sais, car je me souviens très bien de la scène de l’embuscade dans l’ascenseur, avec la gueule d’Otacon qui change soudainement (il hurle en gros plan) : ça m’avait tellement fait flipper étant gosse ! Puis après, j’ai grandi, et surtout, j’ai joué sur ma bonne vieille GameCube à la version Twin Snakes. C’était déjà une sorte de remake du jeu, qui reprenait tout le gameplay du second opus pour en refaire une version plus à jour. Pour ma rétrospective, j’ai ignoré cette version, souvent décriée par les fans à cause de certains choix « artistiques » particuliers (Snake qui surfe sur un missile, FUCK YEAH), et surtout parce que le gameplay de MGS2 casse tout simplement un jeu pas prévu pour. Bien oui, dans le premier jeu, pas moyen de viser à la première personne pour vider une salle, et croyez-moi, ça change tout le jeu, pas forcément en bien !
Donc, je suis reparti sur la première version du jeu PS1, via l’excellent portage de la collection, pour un confort maximal. Ayant fait les deux précédents opus juste avant, j’ai pu, pour la première fois, saisir toutes les petites références avec grand plaisir. Je connaissais le passif de Snake avec Campbell, Gray Fox n’était pas un inconnu, Big Boss non plus ; bref, c’est un vrai plaisir de commencer celui-ci après les deux excellents jeux de la MSX. Toujours autant un plaisir aussi de retrouver ce bon vieux Solid Snake, toujours aussi charismatique, encore plus ici avec une personnalité qui devient plus marquée, surtout via les doublages, où son mythique doubleur se fait déjà attendre…
Sauf que non ! Car j’ai bien sûr joué avec la version FR : il ne pouvait en être autrement vu la réputation du jeu dans ce domaine. J’avoue avoir été un peu comme un con durant tout le jeu à attendre le fameux tirage d’oreille, m’attendant à des doublages catastrophiques… Mais pas du tout, au final. J’ai même adoré cette version FR. Si, bien sûr, les comédiens de doublage ne sont pas tous égaux et n’égalent probablement pas la version originale, certains s’en sortent très bien. Naomi Hunter, par exemple : j’adore sa voix, qui colle parfaitement au personnage. Idem pour Snake, au final. Et même pour les personnages qui en font trop, eh bien ça apporte un petit côté ringard, à la limite du nanar, qui colle parfaitement au jeu (car franchement, Liquid qui survit à quatre reprises à une mort pourtant quasi certaine, pour finir par crever d’un rhume, voilà quoi). Donc faites-le-vous aussi en français. J’avais peur que cette traduction dénature trop le jeu au vu de sa redoutable réputation, mais franchement, c’est tout le contraire, et lui confère une aura unique !
Car l’histoire, même si elle est agréable à suivre, surtout avec tout le côté cinématographique du jeu (vraiment impressionnant pour cette époque), reste toutefois relativement simpliste, dans le plus pur esprit des films d’action de l’époque. C’est la foire aux trahisons, aux faux-semblants, et je crois qu’il n’y a pas un personnage dans tout ce foutu jeu qui ne soit pas un traître ou qui ne nous cache un lourd secret. Allez, si : peut-être Otacon, qui est relativement clean… Quoique, même pas, putain ! Quand je pense à ce qu’on apprend sur lui dans MGS2, c’est pas joli tout ça ! Mais bon, il ne faut pas négliger la magie Kojima : et malgré ce scénario un peu bateau, ça se suit avec grand plaisir, grâce aux cinématiques comme dit plus haut, mais aussi grâce à une galerie de personnages bien charismatiques. Le Ninja, Ocelot, Liquid et Wolf : malgré la quinzaine d’années où je n’avais pas fait le jeu, ce sont des personnages que je n'avais jamais oubliés, tant ils transpirent la classe.
Ce qui surprend le plus quand on a fait les anciens épisodes avant, et notamment MG2 sur MSX, c’est la surprenante ressemblance de ce Metal Gear Solid avec son ancêtre en 2D ! C’est assez dingue, mais on remarque que ce premier épisode en 3D est à la limite d’un remake en trois dimensions du précédent opus, avec une nouvelle histoire. Qu’on parle du combat à mains nues avec Gray Fox, de l’embuscade de quatre soldats dans un ascenseur, des mines qu’on peut récupérer en étant allongé, taper sur les murs, le carton, le grillage qui fait du bruit, le Hind-D, le coup des toilettes des femmes, l’énigme avec un objet qui change selon la température… Bref, je vais pas faire une liste exhaustive, mais la majeure partie de ce que contient ce Metal Gear Solid existait déjà avant ! On a limite l’impression que Kojima était à l’époque assez frustré du peu de succès qu’a connu Metal Gear 2 sur MSX, et qu’il s’est dit : « Bas les couilles, je refais le même sur PlayStation », tout en profitant au passage des nouvelles possibilités de ce support.
« Tu veux qu’on se tire l’oreille ? »
On retrouve donc avec plaisir les mêmes clés de gameplay, qui fonctionnent toujours aussi bien transposées en 3D, même si certaines mécaniques paraissent un peu plus désuètes dans ce format (tout particulièrement les gardes, toujours aussi bigleux pour notre plus grand bonheur, el famoso soldats génomes d’élite). On a quand même quelques nouveautés, comme la vue à la première personne, qui, bien qu’elle ne permette de tirer qu’avec deux armes spécifiques, offre la possibilité de voir au loin les gardes patrouiller. On peut désormais tirer tout en se déplaçant, ce qui donne une bien plus grande fluidité au gameplay, malgré le mappage des touches un peu particulier (il faut maintenir la touche pour se baisser tout en tirant, loin d’être intuitif). On a aussi le sniper, parfaitement utilisé durant certaines séquences (bon par contre, elle est où, la touche pour régler le niveau de zoom bordel ?!), Surtout face à Sniper Wolf, un boss redoutable en extrême !. On peut désormais maîtriser un garde au corps-à-corps pour s’en servir de bouclier. Sinon, à part ça, tout le reste est toujours là : le système d’alerte, les caméras, etc. C’est un plaisir de pouvoir exploiter toutes ces mécaniques dans un jeu 3D, qui fonctionne toujours aussi bien, même encore aujourd’hui.
Je trouve que le jeu garde un parfait équilibre dans sa gestion de la difficulté. Je l’ai fait en normal la première fois, et c’était parfait. On joue un maximum l’infiltration, et si on se fait gauler, pas grave, car le côté action du jeu reste quand même assez fun. Se faire repérer sera l’occasion de s’amuser avec toutes nos armes, et certaines, comme les claymores et le Nikita, apportent vraiment des situations assez rigolotes. Et sans la trop grande punitivité des modes plus difficiles, on peut vraiment s’amuser à faire un peu les cons, ce qui est parfait pour une première run.
Sinon, l’autre parfaite occasion d’utiliser ses armes, c’est durant les boss, qui continuent de s’améliorer avec ce troisième opus, grâce à des combats mémorables, dont un forcément qui doit être un des plus cultes du jeu vidéo tout simplement. Je fais bien sûr allusion à Psycho Mantis. Je me rappelais encore de la plupart de ses « tours de magie », mais ce combat me scie toujours autant aujourd’hui, c’était clairement du jamais-vu à l’époque ! Chaque combat de boss est d’ailleurs une bonne occasion de visiter chaque aspect du gameplay : pistolet avec Ocelot, grenades avec le char, corps-à-corps avec le Ninja, et bien sûr, séances de tirage d’oreilles de l’extrême avec Raven putain. Ce Raven est d’ailleurs un de mes combats préférés, tant il y a de manières de l’affronter. Clairement mon préféré du lot. Sinon, s’il y avait une chose dont je me souvenais en mal et qui est encore pire que dans mes souvenirs, ce sont les foutus monologues des boss après les avoir vaincus. Je comprends l’intention de Kojima, donner une personnalité aux ennemis pour leur offrir de la profondeur tout ça tout ça… mais pffff, que c’est long et interminable parfois, surtout Psycho Mantis et Wolf ! Clairement, devant mon écran, j’étais en mode : « Rahhh mais allez, ta gueule, finis par crever, je veux jouuuuuuuééééé» !
Bref, une excellente aventure que j’ai trouvé assez géniale à redécouvrir, et qui, à part les graphismes, a tout de même relativement bien vieilli. Seules les commandes sont un peu « lourdes », il faut reprendre le coup de main, et encore, les quelques missions VR inclus dans le disque de base font justement de parfaits tutoriels pour apprendre à bien manier le Dave. Dans le registre des choses un peu vieillottes, on peut noter aussi un level design qui a pris un petit coup de vieux. Presque remake de MG2 MSX oblige, le jeu reprend aussi beaucoup de son level design à l’ancienne, avec notamment pas mal d’allers-retours entre le premier bâtiment et le troisième, un poil poussif, surtout quand on refait le jeu. Mais bon, on peut quand même constater qu’ENFIN le système de carte a été corrigé par rapport aux anciens ! Fini de se trimballer 9 cartes d’accès différentes, on garde seulement la dernière, qui ouvre tout jusqu’à son niveau, et c’est tout. Ouf !
« Tes yeux sont ceux d'un bleu, plus bleu que le ciel. »
Sinon, comme toujours avec cette saga, je me suis ensuite lancé en quête du rang Big Boss, après l’avoir fait avec les deux précédents. J’ai déjà refait une seconde run en difficile, histoire de débloquer l’autre fin et, cette fois, en suivant un guide pour m’amuser à trouver tous les petits secrets et easter eggs cachés dans le jeu, parfois assez rigolos (se faire uriner dessus par un loup, le codec en arrivant dans les toilettes pour femmes !). Ensuite, je suis passé en expert pour viser le rang Big Boss, et… ça va. Le fait de pouvoir sauvegarder quasiment à l’infini (il y a une limite à 80, mais bon courage pour l’atteindre) aide beaucoup.
Les combats de boss, sans quasi aucun soin tout au long du jeu (les rations sont interdites, mais à deux ou trois reprises on récupère notre santé), sont de loin les moments les plus hardcore de la run. Le Ninja a été un putain de calvaire (la phase de cache-cache est impossible sans exploiter l’IA en se baissant, tellement on n’a pas assez de temps pour le trouver). Wolf était abominable, et le combat contre le Metal Gear m’a bien fait péter un câble avec ses hitboxes de merde. On sent que les boss ne sont pas vraiment adaptés à cette difficulté, surtout à ce rang. Mais bon, comme dit plus haut, ça passe grâce aux sauvegardes, et j’ai été super content quand mon désormais troisième rang Big Boss est tombé !
Sinon, comme je suis un énorme zinzin qui fait tout à 100 %, je ne pouvais pas, bien sûr, passer à côté des missions VR qui font partie d’une extension incluse avec la collection (ne faites pas comme moi, prenez la version USA pour les VR : le jeu est bien plus rapide, et l’anglais ne gêne en aucun cas). Pas moins de 300 missions (!) sont à faire, on peut clairement dire que les gars ne se sont pas foutus de notre gueule. Et comme j’ai tout fait en visant le rang 1, ça m’a quand même pris pas mal de temps, mais j’y ai pris un certains plaisir.
Je recommande vraiment ces missions aux passionnés du jeu et aux joueurs avancés, car elles proposent des situations bien plus pointues et inédites que dans le jeu de base, et le petit aspect scoring avec la première place à viser a vraiment bien fonctionné sur moi ! Il y a bien sûr pas mal de petites missions un peu pénibles dans le lot, comme celles avec les grenades, vraiment reloues avec du pixel perfect parfois. Il y a aussi cette étrange idée de nous faire jouer parfois deux fois les mêmes missions : une fois sans limite de temps, et une autre fois avec (ce qui fait qu’en réalité, on n’a que environs 200 missions uniques). Mais bon, c’est surtout dans le dernier menu qu’on trouve les missions les plus funs du jeu, dans les Variety et autres.
On aura parfois de gros délires : affronter un OVNI, combattre un soldat de la taille de Godzilla avec le Stinger, mener des enquêtes où il faut deviner le bon meurtrier parmi trois gardes grâce à des indices… Il y a vraiment plein de missions trop cool ! Et surtout, il y a les trois missions Ninja ! Et oui, on peut jouer Gray Fox avec tout un gameplay vraiment unique, reprenant ses coups de boss. Et franchement, le gameplay est génial : c’est fluide, on peut faire des dash « coupants », des sauts… Ça enterre totalement les combats au sabre pourris de MGS2 avec ce joystick à la con pour donner des coups la ! C’est bien trop court, trois missions, mais ça a clairement été mon moment préféré de ces missions VR.
Ahhhh, et puis voilà, j’ai tout fini à 100 % ! Pfiouuu, c’était long celui-là à tout faire. J’espère un peu que pour le prochain, ça ira plus vite, histoire de faire les jeux plus rapidement. Alors voyons voir, il y a combien de missions VR dans la suite… Oh putain !
J’apporte moi aussi ma petite pierre à l’édifice en écrivant une critique sur ce jeu iconique de l’ère 64 bits et ce monument tout court du jeu vidéo. Pas de surprise : je n’irai pas à contre-courant de la pensée générale pour faire mon intéressant. Ce jeu est tout juste bien trop génial pour ça. J’y ai pris un grand plaisir : excellent gameplay, narration, rejouabilité, et surtout… un doublage exceptionnel !
9/10
Dans mon Royaume de Britannia,
rares sont les jeux d'une si grande qualité !
Les jeux ayant cette note font partie des préférés du créateur
du site (on le surnomme le Gardien, entre nous au château haha...)
!
Moi, Lord British, j'ordonne qu'on conserve ce jeu au musée de
Britain, parmi les plus grandes reliques du pays !