Metal Gear
Le jeu qui a popularisé un de mes genres préférés, l’infiltration
Genre : Infiltration / Année de sortie : 1987
Publié il y a 24 jours
Enfin, je m’attaque au bousin, au vénérable ancêtre. Pris d’une pulsion de parcourir l’intégralité des jeux principaux de la saga, plein d’étoiles dans les yeux rien qu’à penser remettre mes mains sur MGS 2 et 3, je me suis pris la collection sur PC, car celle-ci part depuis le début. Le tout tout début, où le "Solid" n’avait pas encore sa place, avec un titre intitulé sobrement Metal Gear, sorti sur une console japonaise, passant totalement inaperçu chez nous. Il est plus que temps de faire un petit cours de rattrapage !
Le Big Boss des jeux d’infiltration… Peut-être parce que c’est le seul ?
Metal Gear, c’est déjà un petit phénomène en soi, car il va à lui seul populariser un genre qui n’était pas vraiment connu à l’époque, voire quasi inexistant dans les années 80 : les jeux d’infiltration. Mais oui, ce n’est pas le premier. Il y avait déjà les deux excellents premiers jeux de la série Castle Wolfenstein qui, avant de devenir le FPS bourrin en 3D qu’on connais tous, ayant révolutionné le monde du jeu vidéo... eh bien, la saga avait déjà fait une autre petite révolution avant, avec deux jeux. Dans l’un, il s’agissait de s’échapper d’une forteresse remplie de nazis, et dans l’autre, tout simplement de s’infiltrer dans un bunker pour poser une bombe devant une salle de réunion avec Hitler dedans (oui, il n’a pas attendu d’être en 3D pour déjà se faire exploser la gueule).
Le gameplay y était foutrement archaïque et aujourd’hui, et faut être un sacré passionné pour y prendre du plaisir (comme moi : ICI pour ma critique du premier). Mais on retrouve déjà là toutes les bases qu’on verra amplifiées dans Metal Gear. Dans Wolfenstein, on pouvait déjà assassiner discrètement les gardes (dague à lancer), il y avait un système de mot de passe rappelant furieusement les cartes d’accès des premiers Metal Gear, un système d’alarme et de déguisement, et on pouvait même dissimuler les corps des gardes ! Bref, tout ça pour dire que si les jeux d’infiltration de l’époque vous intéressent, jetez-y un coup d’œil. C’est impossible que les premiers Wolfenstein n’aient pas été une source d’inspiration pour Kojima, et c’est assez cool de voir qu’en 1981 (6 ans avant Metal Gear), on avait déjà les fondations du genre.
Dans tous les cas, Wolfenstein ou pas, ce premier Metal Gear reste tout de même assez impressionnant pour un jeu de 1987. Déjà parce qu’il apporte de nombreuses nouvelles idées qui viennent peaufiner et grandement populariser le genre pour mon plus grand bonheur. Mais surtout, je trouve le jeu franchement beau et complet pour son époque. Avant de m’intéresser à ce jeu, j’avais jamais vraiment entendu parler de cette console japonaise, la MSX, mais elle en avait sous le capot. C’est beau, et surtout, la surface de jeu est assez grande. J’ai aussi été étonné d’y retrouver de nombreuses fondations de la saga, que je pensais arriver majoritairement avec le premier MGS. Bordel, on a déjà des séquences au Nikita, des salles avec du gaz, des trappes piégées, les emblématiques clopes de Snake… même des conversations avec un ancêtre du CODEC sont déjà présentes ! Ce qui est fou, c’est de se dire qu’un jeu comme ça ait pu sortir à cette époque sans faire plus de bruit que ça. Il aura fallu attendre le premier MGS pour que la renommée de la saga devienne enfin internationale. Très bonne surprise aussi de pouvoir y jouer en français. Même si je me doute que cela est dû à la version récente incluse dans la collection (reprenant elle-même un bonus de MGS3), c’est tout de même un sacré gain de confort, car c’est encore peu commun de jouer à des jeux de cette génération dans la langue de ceux qui se tirent l’oreille.
L’histoire y est encore assez anecdotique dans ce premier opus. Il s’agit d’un simple sauvetage d’un membre de notre équipe et de la destruction du tout premier Metal Gear (enfin, à cette époque du moins), en incarnant notre bon vieux Solid Snake dans ce qui est sa première mission chronologiquement. Mais pourtant, les bases sont déjà là, avec des noms familiers comme Big Boss et Gray Fox. Le but de la mission de Snake — retrouver Gray Fox, qui s’est fait capturer, puis bien sûr détruire un Metal Gear sur la route — n’a rien de bien transcendant, et on est encore à mille lieues de deviner le potentiel narratif de la saga, malgré le petit twist sympa à la fin. C’est surtout avec la suite, Metal Gear 2, que tout l’aspect narratif va évoluer, avec de vrais dialogues et des personnages aux personnalités marquées. Ici, bien que les conversations à la radio soient possibles, elles ne sont là que pour servir le Gameplay, afin de nous donner des indices à des moments précis (une idée géniale pour l’époque, cela dit), rien de plus.
Non, c’est vraiment dans le gameplay que c’est impressionnant de voir déjà toutes les excellentes idées. Bien qu’on ne puisse pas encore ramper pour se planquer ou taper dans les murs pour leurrer les gardes (ça, c’est pour la suite !), l’aspect infiltration était déjà bien efficace pour l’époque, j’entends. On peut ainsi trouver assez rapidement un silencieux pour nos armes, afin de pouvoir tuer à distance sans alerter la base. On a déjà une ébauche d’un système d’alarme, avec certains gardes pouvant nous poursuivre à travers les écrans, le saint carton est déjà là et très utile pour les caméras, etc. L’infiltration est d’ailleurs encore très simple ici, car à part se retrouver pile poil devant le regard d’un garde, on ne peut jamais vraiment se faire repérer. Et quand je dis "pile poil", je ne déconne pas : faut vraiment être dans la même ligne. Un peu plus haut ou plus bas, on ne nous voit pas ! Tant mieux, ça m’a pas mal facilité l’obtention du nom de code Big Boss vous me direz, puis ça rend certaines séquences un peu mal branlées (genre les écrans qui nous font spawn collé à un garde, va te faire foutre jeu) un peu plus justes.
My name is Boss, Big Boss
Puis au pire, si on se fait gauler, j’ai trouvé les mécaniques d’action, bien que simples, assez efficaces pour un jeu de cette génération. On peut massacrer du garde de bien des manières : mitraillette, lance-grenades, le bon vieux Nikita, mines… Y a de quoi faire pour tuer tous les gardes apparaissant à l’écran afin de stopper l’alerte. Ce qui fait que ça va : se faire repérer n’est pas trop punitif, à part perdre de la vie durant les affrontements, ce qui nous incite à jouer correctement en mode infiltration, sans que la sentence en cas d’erreur soit trop lourde. J'ai apprécier cette équilibre. Pour monter en puissance et survivre plus efficacement durant certaines séquences de tir obligatoires, on peut sauver des otages tout le long afin de progresser en rang et faire monter notre maximum de points de vie et de munitions. Une très bonne idée j’ai trouvé, qui pousse encore plus à tout fouiller et à bien noter les endroits laissés de côté pour y revenir plus tard, chose que j’adore personnellement.
Parmi les autres choses qui m’ont agréablement surpris, il y a aussi toute cette progression à la Metroid (le premier était sorti un an plus tôt), avec plein d’objets à récupérer, permettant de nous ouvrir de nouveaux passages dans des endroits déjà empruntés. J’ai trouvé cet aspect exploration assez maîtrisé et déjà bien efficace, malgré l’usage clairement relou des cartes déclinées en huit exemplaires. Mais à part les cartes, le jeu surprend surtout avec d’autres objets plus originaux pour progresser. Il y a par exemple ce désert, qui nécessite une boussole et un anti-venin (pas obligatoire lui, mais nettement conseillé, petits scorpions de merde !) pour pouvoir être traversé sans tourner en rond. Il y a cette zone électrifiée, où il faut utiliser le Nikita pour désactiver le courant un peu plus loin (hum, j’ai déjà vu ça ailleurs…). Et aussi le coup de l’émetteur planqué dans nos affaires après notre sortie de prison, vraiment bien trouvé !
Bref, c’est rempli de mécaniques dans le genre, et couplé au fait de pouvoir appeler nos collègues qui nous donnent constamment des indices pour fluidifier le tout, j’ai pris un grand plaisir, sans jamais avoir eu besoin de soluce pour finir le jeu. Pas eu besoin de soluce, mais j’en ai tout de même bien chié pour trouver l’uniforme dans les sous-sols (quelle idée de merde de foutre ça derrière un mur…), et aussi le coup de la porte à ouvrir en appelant une collègue, ça, c’était chaud !
Sinon, hormis cet élogieux portrait que je dresse depuis le début, le jeu a aussi plusieurs lacunes. Même si bien sûr, la plupart des défauts du jeu sont liés à l’âge du titre et de son époque, je tiens quand même à les évoquer, car certains m’ont un peu gavé, et pourtant, je suis un sacré habitué des reliques des années 80. Un des défauts les moins pires, ce sont les boss. Bien qu’il soit appréciable d’en avoir et que cela rythme l’aventure, ils ne servent pas vraiment à grand-chose. Si certains sont un peu plus originaux (le Metal Gear et le char), la plupart, c’est juste bourriner afin que celui-ci meure en cinq secondes, et hop, au suivant. Sans rire, quelle merde cette hélico sur le toit ! Il suffit juste de se mettre dans un coin planqué, de l’allumer avec le lance-grenades sans bouger… Et voilà, c’est gagné. Sinon, dans les trucs qui m’ont alors vraiment cassé les couilles, c’est surtout les pièges, type sol qui se transforme en trou. De la belle merde, ces trucs-là. J’ai câblé comme jamais durant la séquence où il faut sauver la fille du professeur : il y en avait de partout, quel cauchemar ! Mais le pire, c’est encore cette étrange idée où, lorsqu’on monte dans certains camions, on peut se faire ramener à un endroit bien plus tôt dans le jeu ! Bon, je sais que tous les coups étaient permis à l’époque pour augmenter la durée de vie des jeux courts, mais dans un titre déjà basé sur de nombreux allers-retours, ce n’était peut-être pas nécessaire, non ?
Bref, à part ces petits points d’accroche, j’ai adoré ma découverte du titre. Tellement que j’ai fait les petits bonus liés à cette version moderne. On y débloque un mode boss rush, anecdotique mais parfait pour s’entraîner avant une seconde aventure. Un peu con, car avec ce mode où il faut faire un temps très court pour atteindre le meilleur score, on se rend encore plus compte que les boss sont vraiment moisis : la plupart des combats se terminent en même pas cinq secondes. C’est genre : t’arrives devant le boss, tu mitrailles, terminé ! Bref, une fois le rang Big Boss obtenu, je suis reparti dans la campagne afin de l’avoir aussi ici. Et malgré la possibilité de sauvegarder à l’infini (faut en profiter, je connais de réputation l’horrible rang Big Boss de MGS2 et ses sauvegardes ultra limitées), c’est tout de même assez hard. Le fait d’utiliser seulement une ration dans toute l’aventure m’a bien fait roter du sang sur certains passages. Le pire étant le milieu de jeu, avec le combo tank + toit du second bâtiment + sous-sol du second bâtiment. Trois passages assez hard où, hormis pour le tank (bien que difficile), on est obligé de se prendre des dégâts. J’ai dû reprendre à plusieurs reprises des anciennes sauvegardes pour tout optimiser à la perfection. La dernière partie du jeu est aussi un peu poussive pour obtenir le rang. Je l’ai dit plus tôt, mais vers la fin, les ennemis sont vraiment placés n’importe comment sur l’écran, avec des passages pas du tout pensés pour être traversés sans se faire voir ou sans tuer personne. Mais bref, on s’en sort toujours, et après deux runs de tentatives (car va savoir, sur ma première tentative, j’avais apparemment utilisé des continue, ce qui m’a forcé à recommencer LE JEU ENCORE UNE FOIS, PUTAIN), j’ai enfin eu mon premier rang Big Boss ! Le premier d’une longue lignée, je vous le dis !
Et bien, j’ai adoré découvrir enfin les origines de cette saga culte. Un excellent jeu, qui, bien qu’il n’ait pas inventé le genre, l’a clairement popularisé. Cela en fait, à ce titre, un jeu assez incontournable à tester pour tout passionné du média. Content de l’avoir fait, assez étonné par la richesse du gameplay, que ce soit dans l’exploration ou les mécaniques d’infiltration déjà bien foutues, qui n’augurent que du bon pour le second épisode, que je parcoure au moment même où je rédige cette conclusion d’ailleurs (j’en suis au passage où il faut décoder un message d’un mec qui tape sur un mur, trop génial !) !
8/10
Un jeu formidable
qui m'inspire, j'en ai d'ailleurs écrit une chanson
épique que je chante parfois à la taverne de Jhelom
!
Bien que le créateur de ce site (qui semblerait
venir du même monde que l'Avatar d'après les
légendes) ne place pas ce jeu parmi ses plus grands
coups de cœur, il y a tout de même passé un
excellent moment !
Au passage, êtes-vous au courant que j'ouvre une
nouvelle boutique d'archeries à Buccaneer's Den, en
face des bains ?