Syberia 3
Quand le troisième épisode a pris un plus grand coup de vieux que les deux premiers
Genre : Aventure / Année de sortie : 2017
Publié il y a un an
Faire une suite à une série qui avait terminé son scénario il y a quatorze années, c’est un pari franchement risqué, surtout quand il ne manque pas d’exemple en la matière de retour loupé dans le jeu vidéo (Duke Nukem, Shemnue,…). Et même si ce retour tant attendu comporte des vilains défauts comme nous allons le voir, cette nouvelle aventure Made In Benoît Sokal reste toutefois plaisante pour tous ceux qui ont aimé suivre Kate en Sibérie !
Sommaire de la série Syberia
Syberia 3 (7/10)
Un jeu qui plaira à un public très précis
Car ce jeu s’adresse surtout à un public de niche, plus précisément les fans de jeux d’aventure un peu à l’ancienne, et surtout à ceux qui ont fait les précédents Sybéria. Car entre temps après le deuxième épisode, le genre du jeu d’aventure a grandement évolué au fil des années, se rapprochant plus du genre film interactif/ jeux à choix dans les dialogues, avec l’essor qu’on connait bien des jeux Telltale, qui serviront comme inspiration par la suite pour des classiques comme Life Is Strange.
Surement sur une demande de l’éditeur, Benoit Sokal à bien dû un peu modernisé cette suite pour faire de l’œil à ce nouveau public, avec par exemple un système de roue de dialogue et parfois plusieurs choix pouvant influencer les événements. C’est bien sympathique, mais cela n’a rien à voir avec les autres jeux du genre ou l’aventure peux être bouleversé sur une décision, ici, les choix de dialogues n’étant finalement pas si nombreux que ça et n’ayant que peu d’impact, ça changera tout au mieux la scène suivante sans jamais bouleverser l’aventure par la suite. C’est tout de même une nouveauté sympathique venant dynamiser l’ancien système de dialogue qui consister à une simple liste de sujet un peu ennuyante des anciens opus.
On pourra aussi noter les énigmes qui ont bien évolué. On trouvera toujours autant de machines (moins bizarre cependant, l’influence de Hans étant moindre ici) dont il faudra comprendre le fonctionnement avec tout un tas de boutons, chose que j’aimais beaucoup déjà dans les précédents ! Sauf que maintenant, le jeu ajoute toute une couche de manipulation d’objet, car en restant appuyé sur la touche d’action, on pourra effectuer un mouvement avec certains éléments. Un exemple tout con au début, on devra tourner le joystick (Oui, je parle de Joystick sur un pur jeu d’aventure PC, une hérésie je sais, mais j’y reviendrais) pour deviser une vise avec un couteau. On aura tout le long du jeu des interactions de ce genre, ce qui rajoute un peu de dynamisme et de modernité à la saga, et bien que les contrôles soient parfois un peu capricieux (ce n’est pas un AAA et ça se sent), j’ai bien apprécié cette évolution. Les énigmes restent toutefois assez simples, et je n’ai pas vraiment bloqué sur aucune d’entre elle, je dirais qu’on est au niveau du premier Sybéria concernant la difficulté de celle-ci.
Mais sinon à part ça, on reste dans du pur Sybéria à l’ancienne, et j’ai envie de dire tant mieux, tant j’ai adoré le style des deux précédents ! On garde cette progression coupée par zones, avec de nouveaux types de décors, mais avec une ambiance qui rappelle un peu celle du premier jeu, avec ces vielles villes et décors qui n’ont pas évolué depuis la guerre froide. Mention spéciale pour cet ancien parc d’attraction soviétique qu’on devra traverser. Abandonnée suite à une catastrophe provoquée par la centrale nucléaire des environs, l’ambiance y est particulièrement lugubre et fera beaucoup penser à l’usine soviétique du premier jeu (avec le psychopathe et le cosmoshtroumf en moins cela-dit). L’ambiance en général est très réussie donc, surtout avec les superbes musiques du jeu, que j’ai trouvé au-dessus des deux premiers.
Les nombreux PNJ qui peupleront ces lieux seront totalement dans le genre des deux premiers épisodes, et on ne sera pas dépaysé, avec toujours autant de personnage loufoque (le shaman à côté du pont), pleutre (le capitaine du navire, le gardien du pont) et aussi d’autre très attachants, comme Steiner dans le rôle du Hans local (qui ne sera d’ailleurs pas sans admiration envers ses travaux), qui est sans doute le personnage le plus intéressant du jeu, dommage qu’on le voit si peu d’ailleurs. Des purs personnages à la Sybéria donc, avec toutefois parfois d'immondes doublages pour certains, dommage pour une production française ! Je ne tiens pas rigueur de certains anciens personnages qui ont changé de voix ici (après 14 ans, c’était inévitable), mais certains personnages principaux ont une interprétation vraiment à côté de la plaque, surtout concernant les deux méchant du jeu, qui son ridicule, déjà qu’ils ne sont pas aidés par leurs design ces deux couillon…
On sera durant le jeu dans une ambiance toutefois plus réaliste que les anciens, on traversera des zones plus industrielles, beaucoup moins influencé par les créations de Hans, car nous ne suivons bien évidemment plus son parcours ici. Cela manque un peu d’ailleurs, tous ces automates créent par Hans qu’on découvrait et qui nous fascinait durant les deux précédents jeux apportés énormément au charme de l’univers, et le jeu perd un peu en identité ici. Le jeu réserve néanmoins quelques surprises, et on pourra remarquer que Hans à tout de même laissé son empreinte dans certains lieux que nous allons visiter, tout particulièrement dans une zone en particulier.
Trop de Youkol tue le Youkol
Mais alors, de quoi il parle ce Sybéria 3 ? Car c’est tout de même couillu de faire une suite à une série de deux jeux qui avait une parfaite conclusion, avec la fin de la quête de Hans à Sybéria et l’aboutissement de la transformation de Kate. Et bien l’aventure se passe juste après les événements du deux ou on retrouve quelques jours plus tard une Kate Walker dans un triste état, qui sera sauvé de justesse par une tribu youkol. Kate très rapidement, fera la rencontre du chef de la tribu, et décidera de les accompagner pour les aider dans leurs transhumance (alors oui j’ai vérifié, ce mot existe bien !) qui consiste à accompagner des autruches made in Sokal dans leurs exode, événements régulier et sacré pour les Youkol. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu, et de nombreux obstacles vont venir bloquer notre progression, a commencé par une certaine Olga, un docteur bien flippant qui semble avoir des intérêts à faire échouer cette transhumance… et à tout faire pour vous empêcher de partir de son hôpital, là ou débute l’aventure. Mais c’est mal connaitre Kate, elle s’est déjà échappée d’une usine à coup de TNT, d’un monastère de vieux taré avec une luge/cercueil, ce n’est pas un hôpital moisi qui va l’arrêter !
Je dois bien le dire, je n’ai pas vraiment été emballé par le scénario, surement car je n’ai que peu de chose à faire des Youkols, ils ne m’ont jamais intéressé, et si dans le deux c’était agréable de les rencontrer durant une petite partie sur la fin du jeu, devoir se les coltiner durant tout le jeu, c’est autre chose. Car aucun de ces gnomes n’est vraiment charismatiques, et ils m’ont vite tapé sur les couilles avec leurs ‘Touk Touk’, ‘Nanouk’ et autres expressions relou. Seul deux parmi toutes les tribus seront des vrais personnages avec qui dialoguer, et dieux qu’il m’ont insupportés ! C’est simple, ils sont incapables de solutionner le moindre petit problème et ils iront directement vous demander votre aide sans jamais bouger leurs gros cul d’Ewok.
Vous allez me dire que c’était déjà comme ça dans les anciens, mais je trouve que c’était plus justifié et mieux amené, avec un oscar très froussard programmé pour conduire un train, et un Hans en fin de vie tout simplement pas en état de sortir. Là on accompagne une tribu (avec d’ailleurs un chef très important qu’on devra sauver en début de jeu), qui est censé être hyper débrouillarde, je rappelle que les gars ont réussi à garder en vie des Fucking mammouths et font régulièrement ce pèlerinage avec leurs autruches. Sauf qu’au moindre soucis, ils seront incapables d’eux même de trouver une solution à une difficulté, ça sera toujours à vous de tout faire. Kurk et la Chamane m’ont tout particulièrement bien irrité, qui non content de vous demander de tout faire à la moindre difficulté (ces eux les chefs), vont même vous lancer parfois des petits piques quand ça ne va pas assez vite pour ces gros gitans. J’ai en tête ce passage ou un précieux ami se retrouvent coincé après avoir aidé les Youkols à passer un obstacle (le passage des chauve-souris). Juste après, ils feront bien comprendre à Kate qu’il faut se dépêcher, et qu’on n’a pas trop le temps de s’occuper de ton pote coincé qui les ont sauvés, donc démerde toi et si dans 5 minute tu n’es pas là, on se casse. Putain, j’ai tellement eu envie de leurs mettre d’énormes claques dans leurs gueules à ces petits cons ingrats !!
Dommage donc, j’ai eu du mal à m’investir dans cet objectif à cause de ces personnages qui m’ont vraiment laissé de marbre. J’aurais largement préféré rester vers Valsembor, vivre une aventure avec Steiner et sa petite fille, avoir une intrigue autour de la ville irradiée et avec le parc d’attraction (qui est fortement lié aux automates de Hans), quelques choses de plus intéressant et qui ne nous éloigne pas autant des créations Voralberg tout simplement. Un autre point qui s’ajoute à ma déception, c’est le jeu qui est pensé encore pour être divisé en deux épisodes, avec une fin qui nous laisse sur un événement majeur sans réponse. Et je vous vois venir, je sais que ça reprend l’esprit du premier jeu qui finissait sur le départ de Kate avec Hans, mais ça marcher bien mieux à cette époque, car on avait la conclusion de l’évolution du personnage de Kate à ce moment, et juste le déclenchement d’une autre aventure au côté de Hans, pour un autre jeu. Ici bah, tu es niqué, le jeu te coupe en plein dans une scène ‘d’actions’, et hop générique. Franchement quand j’ai vu le générique défilé, je ne croyais tellement pas à la fin du jeu, je pensé qu’il resté encore au moins cinq heures de jeu environ ! On ne sera jamais d’ailleurs ce que nous veux les deux méchants de l’aventure, en plus d’être cliché au possible (au secours le commandant avec un cache œil de pirate), vraiment déçu de ce côté, et je n’imagine pas pour ceux qui on fait le jeu en 2017, sans l’épisode 4 qui est sorti début 2022 !
Tout de même pas mal de défauts, même aujourd’hui après toutes les corrections
Il y a aussi quelques petits défauts dans la conception du jeu, comme certains objets à trouver pour pouvoir progresser. Certains sont placé bien au pif, tellement qu’on aura parfois bien du mal à les trouver. Ça se reproduit plusieurs fois, au point même que j’en ai eu marre et que j’ai préféré sortir une soluce pour trouver un objet qui me bloqué sur le passage du bateau (la fusée éclairante de merde), totalement invisible car placé entre deux rangés de chaises avec un angle de caméra foireux, à moins de passé juste à côté, c’est mort. Je trouve aussi qu’il y a un peu trop d’aller-retour ennuyant dans la première partie du jeu, et ici on n’a pas l’astuce du téléphone du premier épisode pour combler ces moments à vides. Un autre point que j’ai trouvé dommage (mais là je chipote comme un connard), c’est qu’il n’est plus possible de consulter directement les documents de manières immersives comme les autres épisodes, en regardant directement la une du journal de Valadilene par exemple dans le premier épisode, ou encore le journal du Shaman avec tous les dessins et notes dans le deux. Ici, tout est écrit en russe, c’est logique, mais on doit du coup appuyer sur un bouton pour se retrouver avec un bloc de texte sur fond noir pour avoir la traduction, au lieu de lire directement. Dommage, car du coup, c’est moche et on perd un aspect que j’aimais bien dans la série.
Tous ne sont cependant pas mauvais dans notre aventure, bien heureusement. Comme je l’avais dit plus haut, les environnements qu’on visite sont parfois très réussie, le parc d’attraction, ou encore le début du jeu, dans cet hôpital flippant ou vous êtes pris aux pièges par Olga, qui a une ambiance particulièrement réussie. Je pense aussi à la traversé du lac, avec une séquence surprenante pour la série, très original. Et même si je n’aime pas vraiment les Youkols, j’ai bien apprécié cette critique fait à la société qui se modernise sans cesse, qui petit à petit, rejette ceux qui mène une vie plus simple et ceux qui veulent s’éloigner de la civilisation, on comprendra rapidement que Kate est particulièrement liée au Youkols finalement.
D’ailleurs, le personnage de Kate reste aussi très attachant, on sent que le développeur cherche à faire encore évoluer le personnage, même si ça reste timide et qu’il faudra attendre la dernière partie du jeu pour avoir de l’avancement de ce côté. Kata apprendra vite qu’il y a désormais un mandat de recherche à son nom en Amérique suite à des plaintes porté par votre merveilleux ancien patron, et que son retour à son ancienne vie est devenu quasi impossible. Et bien qu’elle semble avoir définitivement tiré un trait sur son ancienne vie, on remarquera au bout d’un certain temps que tout ne semble pas si simple, et qu’avoir abandonné tous ces proches ne la laisse pas si indifférente, et qu'elle en prendra pleinement conscience durant un passage du jeu, avec ses anciens souvenirs qui la hante. Mais quel dommage que ça ne va plus loin que de simples pensés, j’espère vraiment que le quatrième jeu va aller plus loin avec cette idée, avec une Kate qui une fois l’excitation de l’aventure retombé, se demande vraiment si elle a pris la bonne voie.
Concernant les bugs et les problèmes techniques qui sont les principales causes de si basses notes de la part de la presse, j’ai moi même était un peu déçu de ce côté. En jouant au jeu en 2022, j’espérais avoir le droit à une version bien goldé et corriger de tous les défauts que j’ai pu lire. Ça n’a malheureusement pas était le cas, j’ai souffert de plusieurs bugs techniques assez gênant, comme un menu qui se bloque, Kate qui se bloque dans des murs invisibles avec une caméra qui plante, etc… Après, rien de trop non plus désastreux, mais j’ai bien dû recharger ma partie 3-4 fois durant cette courte aventure de quelques heures, pas ouf quand même…
Concernant l’aspect technique, j’ai fait le jeu sur le switch, donc pour ça je ne peux pas juger, j’étais déjà prêt à jouer à un jeu daté techniquement, la Switch ne pouvant pas faire autrement, je ne peux pas juger. J’ai remarqué tout de même quelques problèmes de finitions, comme une synchro labiale pas ouf et des animations faciales la aussi un peu daté, mais rien de bien choquant quand on c’est que c’est un petit studio qui produit le jeu. Comme je n’ai pas fait le jeu sur PC, je ne pourrais pas non plus juger des contrôles apparemment désastreux au clavier, et ça me va très bien comme ça !
Je suis bien mitigé avec ce Sybéria 3, ce n’est clairement pas un mauvais jeu d’aventure, mais il n’est clairement pas à la hauteur des anciens, la fautes à une aventure il faut le dire, clairement moins passionnante, avec cette tribus Youkols pas bien malins, dont j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher. Ce troisième épisode conserve tout de même certaines des qualités de la série, comme ces décors qui ne seront pas sans rappeler le premier jeu, ces énigmes assez simples mais très satisfaisante à résoudre, ou encore grâce à certains PNJ toujours aussi attachant, malgré quelques autres défauts qu’il faudra supporter. Un jeu à réservé surtout à ceux qui ont fait les deux premiers, les autres passeront leurs chemins.
7/10
Hummm, Papa British m'a permis d'arrêter
l'étude du Codex de la sagesse ultime
(mais qu'est-ce donc que le Codex ?)
pour jouer à ce très bon jeu, et j'ai
bien apprécié...
Pour le créateur du site (mais qu'est-ce
qu'un créateur de site ?), c'est un très
bon jeu, mais il lui manque quelque
chose pour vraiment faire partie des
meilleurs...
Holala, je ne comprends rien à tout ça,
puis de toute façon, il faut que je
retourne à mes devoirs... Hum, c'est
quoi un Paladin ?