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SKORN OF BANANA



Sommaire de la série Divinity




Divinity: Original Sin (8/10)

Divinity: Original Sin

Le jeu qui vient après Divine Divinity mais avant Baldur’s Gate 3

Genre : CRPG / Année de sortie : 2015

Publié il y a un an


Pendant que tous les petits jeunots suivent la hype en jouant à Baldur’s Gate 3 (alors que la plupart ne connaissent même pas les deux premiers, pfff… Ces amateurs je vous jure !), allez savoir pourquoi, mais pour moi, ça m'a redonné une furieuse envie d'en finir enfin avec Divinity Original Sin, dont je n'avais jamais terminé ma partie commencée il y a bien plus de 8 ans ! Mais recommencer une partie sur ce jeu alors que la suite de la série mythique initiée par Bioware vient de sortir, ce n'est pas tant un hasard. Retour sur le quatrième jeu d'une saga qui m'est aussi chère que Baldur’s Gate, si ce n'est plus !

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Divinity: Original Sin (8/10)


J'ai toujours eu beaucoup d'amour pour cette saga des Divinity, que j'ai connue il y a déjà bien longtemps. Je me souviens de cette époque où j'avais acheté une sorte d'édition collector, regroupant tous les premiers jeux de la série (Divine Divinity, Beyond et l'épisode 2). J'ai encore des souvenirs des goodies dedans, comme ce bouquin retraçant un peu l'histoire de la création des jeux et nous partageant, via des images et des interviews, l'ambiance géniale dans leurs bureaux. Ça me donnait un peu l'impression de faire partie de leur équipe de joyeux lurons (je les imaginais même parler français entre eux, quelle insouciance franchement). Ça a toujours été des bons gars chez Larian, des passionnés de RPG comme moi pour qui j'ai toujours eu un grand capital de sympathie, j'ai fait tous leurs RPG avec passion (oui, sauf Baldur’s Gate 3, mais ferme la stp) à chaque sortie, histoire de leur donner un peu de ma thune car je sais qu'ils n'ont aucun gros éditeur derrière eux pour les financer, raison probable d'ailleurs pour laquelle leurs jeux sont si bons.

Bref, tout ça pour vous dire que, ayant fait tous les jeux de Bioware et de Larian, j'ai une très grande hâte de jouer à ce Baldur’s Gate 3, dont le succès me rend si heureux pour ces bons vieux Belges qui le méritent, eux qui ont toujours galéré niveau thunes. Mais avant de repartir en direction de la Côte des Épées, il est temps de finir une histoire inachevée, que j'avais arrêtée juste avant la fin, allez savoir pourquoi…

Les origines de Divine Divinity

Ce qui est bien avec les deux Divinity Original Sin, c'est que vous pouvez très bien y jouer si vous n'avez pas fait les jeux précédents, surtout pour ce premier épisode, se passant bien avant l'intrigue de la trilogie originale avec Lucian et Damian. Il y a bien sûr de nombreuses petites références agréables pour les anciens joueurs, comme les pyramides, des personnages clés comme Zandalor ou encore ce zinzin de Bellegar (qui m'a bien fait rire avec sa 'Bellegarette'), de nombreuses musiques mythiques venant du premier épisode, mais sinon, à part ce genre de références, rien d'indispensable pour se plonger dans l'univers.

L'intrigue, quant à elle, tourne autour des origines de la source, cette magie particulièrement puissante déjà bien connue dans la série, avec nos deux héros traque-sources (chasseurs de ceux qui utilisent la source (merci pour l'explication entre parenthèses, ce n'était pas assez évident (mais je t'emmerde !))). Ils commencent par enquêter sur un simple meurtre, mais finissent par être confrontés à un complot impliquant un dragon du vide, et finissent par devoir sauver le monde, parce que pourquoi pas, putain.

Humm, les PNJ qui spament en boucle leurs putains de même phrases sur le marché!

Sérieusement, j'ai un peu de mal à accrocher à cette histoire. Les développeurs n'ont jamais réussi à vraiment m'y intéresser. Je n'ai jamais vraiment eu d'affection pour les deux sœurs, pourtant au centre du récit, ni même pour les autres protagonistes, pourtant très dangereux et méchants. Peut-être à cause de l'ambiance constante de second degré, que j'apprécie, car parfois cela me fait beaucoup rire (putain, le coq qui crie "liberté, égalité", ah, les enculés, ces Belges!), empêche aussi de donner de la crédibilité et du drame à cette épopée qui parle pourtant d'une fin potentielle du monde. Le jeu est pourtant bien écrit, comme je l'ai dit, j'adore la plume des auteurs du jeu, mais ouais, faut bien se le dire, j'ai toujours eu plus d'intérêt à dénicher des bêtes pour suivre avec passion les doublages merveilleusement débiles des différents animaux avec qui on peut parler, plutôt que pour l'intrigue.

Mais il ne faut pas pour autant bouder l'excellent univers des Divinity qui fait toujours autant le taf. J'ai déjà évoqué l'humour omniprésent, mais j'en remets volontairement une couche, tant celui-ci donne une véritable identité à cette saga, tant c'est original pour un CRPG de verser autant dans le second degré (encore plus que Fallout 2), même si cela a pour défaut d'atténuer l'intensité de la trame principale. Le gameplay, quant à lui, puise toujours son influence dans plusieurs pointures du genre, comme les classiques du CRPG, Baldur's Gate et consorts pour ce qui est des quêtes et progressions, puis Ultima pour ce côté bac à sable où tu peux tout déplacer, chercher des clés planquées sous des objets, etc... On perd cependant l'aspect Hack and Slash très fortement inspiré de Diablo pour des combats de type tactique fortement influencés par des maîtres du genre, pour mon plus grand bonheur.

 

Hahaha, trop drôle l'énigme qui m'a fait chercher un interrupteur pendant deux heures, PUTAIN !

Mais déjà, comme pour tout bon jeu de rôle, avant d'aller au combat, il faut déjà créer son perso, et il est vrai que le fait de créer plutôt un duo de perso est original. J'avais, par exemple, créé pour ma première partie deux jumeaux, qui, sans le savoir, se justifiaient d'ailleurs parfaitement avec le scénario plus tard ! Mis à part le fait de devoir créer deux persos, le reste est cependant très limité. On a déjà vu beaucoup mieux ailleurs (cependant, pas dans la saga des Divinity, vous me direz), pas de choix de background, pas vraiment de classe, plutôt le choix de compétences/attributs et d'attaques de départ. Même dans le choix de l'apparence de notre personnage, très pauvre aussi, bref, ce n'est pas de ce côté que le jeu brille le plus.

Cependant, le fait de ne pas être cloisonné par des classes n'est pas tant un défaut que ça. Cela permet d'être très libre dans la création et l'évolution de nos personnages, permettant à chacun de faire des personnages parfaitement sur mesure, qui vont aller grapiller quelques points dans telles compétences pour aller chercher les synergies qui nous intéressent. Puis, on sera amené à recruter très vite deux personnages au choix dans la première ville pour compléter son groupe (si tu joues en Tacticien, crois-moi, ils ne seront pas de trop tant le jeu est fait pour un groupe de 4 !). Chacun de ses persos étant un des archétypes du jeu (guerrier, archer, voleur et mage), vous trouverez donc forcément ce qu'il vous faut pour compléter l'équipe. Ces personnages recrutables sont, comme pour le reste de l'intrigue, intéressants mais loin d'être marquants, malgré le fait sympathique qu'ils se dévoileront tous petit à petit et auront une petite quête qui se résoudra vers la fin du jeu, toujours bon à prendre.

Beaucoup de casse têtes, certains comme celui-ci sont toutefois bien sympas

Pour ma part, j'avais dans mon groupe les deux personnages principaux qui étaient respectivement une voleuse (utilisant des bombes) et une archère. Puis en compagnons j'avais Madora, la guerrière bien énervée (avec tous les parchemins de magie sur elle, elle était broken as fuck), puis enfin, j'avais le bon vieux Jahan en tant que mage foudre, eau et sorcellerie, un parfait soutien à l'équipe. Je n'ai pas trop cherché à faire du multi-classe, perso, j'aime bien dans mes équipes de CRPG quand chacun a son petit rôle accompli avec le plus de perfection. Mais pour les amateurs de mélange de classes, de défi à juste deux persos avec le talent Loup Solitaire, ils pourront s'en donner à cœur joie, tant le système de personnalisation est riche, un excellent point du jeu.

Il y a un choix vaste de compétences et d'attributs pour personnaliser chacun de nos personnages, tellement que chaque level-up est un moment attendu avec impatience, tant cela est synonyme de forte évolution pour notre groupe, un aspect que j'adore dans les CRPG et qui fonctionne bien tout particulièrement ici. On n'est pas en reste avec l'équipement, qui pour le coup tombe toujours aussi souvent que dans un Hack and Slash à la fin de chaque combat, et on est toujours avec ce genre de dilemme délicieux, avec par exemple ce choix entre deux moules-bites pour notre mage, à savoir lequel sera le plus efficace (et le plus beau aussi, car ça m'est déjà arrivé de favoriser une tenue plus jolie pour ma voleuse juste pour ça !). Ça x 4, car à faire sur chaque membre de notre groupe. Autant vous dire, pour moi qui adore le théorie-craft, je me suis régalé avec la personnalisation de mon équipe !

On a même des compétences de création, permettant de forger, crafter et améliorer l'équipement. Bien que j'aime cet aspect du jeu, il faut avouer que c'est quand même un énorme bordel pour comprendre comment tout fonctionne sans aller sur internet. Bien que certains bouquins nous dévoilent quelques combinaisons, ce n'est clairement pas suffisant pour pouvoir exploiter tout ce système, pourtant bien sympa et très fort quand on apprend à l'utiliser. Possibilité de créer des grenades puissantes, pareil pour les flèches, possibilité de créer des sorts/livres de sorts de niveau maître gratuitement, augmentation des dégâts des armes, résistances élémentaires sur les armures (ma guerrière à la fin du jeu avait 100% de résistance à tous les éléments tellement j'en ai abusé, même le foutu boss final lui balançant une météorite sur la gueule ne lui faisait plus rien, LOL), il y a tellement de choses puissantes possibles, dommage que ce système soit aussi obscur ! Franchement, faites l'effort d'y allouer quelques points de compétences et d'aller visiter quelques pages web sur le sujet, c'est très intéressant en plus de personnaliser encore plus notre build.

En ce qui concerne notre progression dans le jeu, celui-ci est foutrement énorme. Le monde est séparé en quatre grandes zones, avec la première qui est vraiment très copieuse. Il m'a fallu environ 90 heures pour finir le jeu en mode tacticien, preuve de la richesse du titre. Riche, oui, mais parfois un peu maladroit dans le déroulement de son aventure. Alors, aucun problème du côté des quêtes secondaires et des villes à visiter, on est dans du très bon CRPG avec plusieurs résolutions possibles, beaucoup de sous-intrigues qui, sans le savoir, parfois se mêlent à la principale. Non franchement, c'est du tout bon. Mention particulière pour le dernier village du jeu et son conflit entre humains et orcs. Bien que cela soit optionnel, on peut, via de nombreuses petites quêtes, affaiblir un camp pour ensuite pousser les autres à l'attaquer dans une énorme baston générale. Bordel, que j'ai adoré ce moment !

C'est plus dans l'équilibre de tout ceci entre les quêtes et les combats que c'est moins réussi. J'en veux pour preuve le chapitre 2 et surtout le 3 (celui qui se passe dans le monde magique), vraiment ennuyeux car ce n'est qu'une simple succession de combats DU DÉBUT À LA FIN, sans vraiment autre chose entre. Puis une fois ce chapitre fini, on retourne sur la carte du chapitre 2, là aussi pour se taper une infinité de combats avant de faire progresser une intrigue pas très intéressante. Comme quoi, c'est vraiment dommage que l'histoire ne soit pas plus prenante et plus sérieuse. Ça aurait vraiment fait du bien au j... Ho putain, attends, tu as vu, il y a un puits qui parle sur la route !

Une mécanique de combat bien huilée

Puis, en arrivant à la fin du jeu, il faut bien avouer que je me suis enfin rappelé pourquoi j’avais lâché l’affaire lors de ma première partie (alors que j’étais vraiment au dernier donjon, quoi !) : La faute aussi à toutes ces énigmes, pas toujours des plus mémorables, faut bien l’avouer (mais encore, ça passe), mais SURTOUT, à cause de tous ces putains de pièges de l’enfer qui m’ont encore bien rendu maboul durant ma nouvelle partie. C’est tout simplement trop. Non, développeurs belges à la con, m’exploser le cul potentiellement à chaque pas durant tout le dernier acte et me forcer à reloader et save toutes les cinq secondes, ce n’est pas amusant, c’est insupportable. Et je crois vraiment que c’est à la suite de ça que je n'ai jamais fini mon ancienne partie, j’avais dû probablement rage-quit, suite à une énième mine de merde qui avait repeint les murs avec les boyaux de ma voleuse, puis je n'ai jamais eu trop envie d’y retourner. Dur de donner tort à mon ancien moi. Je trouve que les développeurs en font beaucoup trop sur ça dans le dernier tiers du jeu (voir durant tout le jeu, que c'est fun au début de creuser quelque part et se faire atomiser par une piège), surtout après déjà 70h de jeu où on devient moins tolérant sur ce genre de défaut avec la lassitude. Le jeu aurait sûrement gagné à être plus court, je pense, genre 20/30h de jeu en moins aurait été parfait. J’en veux pour preuve la fin où j’étais tellement opti que j’en étais à buter des boss en un tour (en tacticien, je le rappelle), que j’avais beaucoup trop d’argent. Bref, le jeu est peut-être un poil trop généreux pour son bien.

Sinon, je sais que je suis pas mal négatif dans cette critique, mais je l’ai quand même adoré, ce jeu, comme n’importe lequel des jeux de Larian. Il y a des défauts, certes, mais le jeu est tout de même d’une grande qualité en contrepartie. L’univers est grand et fascinant à explorer, et quand ça fonctionne (surtout dans le premier chapitre), c’est un régal à chaque instant. Tu te demandes toujours sur quel combat tu vas tomber, quelle PNJ/animal taré tu vas rencontrer, quelle surprise t’attend dans cette grotte, quelle rencontre tu vas pouvoir faire en apercevant de la vie au loin… Tout ça marche du feu de dieu la plupart du temps, et on est dans l’esprit jeu de rôle papier pur jus.

Le combat le plus chaud du jeu!

Puis justement, pour finir sur une bonne note, parlons-en de ces combats. Je les ai adorés pour ma part, j'ai directement mis en difficulté tacticien, rien à foutre. J'ai clairement rôté du sang tout au long du premier chapitre, notamment avec le boss final de la zone, clairement le combat le plus hardcore du jeu. Même si malheureusement, au fil de notre progression, on devient tellement forts et on possède tant d'options que sur la deuxième partie, le jeu devient de plus en plus facile. Bon après, c'est peut-être moi qui ais un peu trop optimisé mon groupe, mais quand tu as deux persos qui ont l'initiative sur un boss à setup (tu sais, le genre de boss seul, type mage qui attaque normalement en premier pour mettre en place les invocations et tout), et qu'il se fait stun directement + éclaté le même tour par une voleuse qui fait 9 attaques dans le dos en un tour, bon, autant dire que j'étais serein en arrivant devant le boss de fin !

Mais ça fait partie justement du charme du jeu de réussir à augmenter petit à petit l'efficacité de notre groupe, et quel plaisir sur la fin quand ton faible mage du début peut maintenant balancer pour démarrer un combat une pluie de stalactites qui immobilisent 75% des ennemis + des dégâts de malade, que c'est abusé mais que c'est grisant ! Le système de combat est excellent, c'est l'un des meilleurs aspects du jeu, ce mélange de tactique tour par tour à la X-Com, avec cette originalité (pour l'époque) d'avoir toute cette interaction avec l'environnement et les éléments, fonctionne parfaitement. On peut aborder ainsi un combat de mille façons, je me suis surpris à avoir parfois galéré comme jamais sur certains passages (le monstre du phare au début par exemple), puis refaire le combat avec une autre stratégie de départ, et cette fois-ci le réussir sans quasi aucun problème.

Le jeu est donc très poussé au niveau tactique, et combiné avec tout l'aspect RPG très poussé dans la personnalisation de notre groupe, c'est l'un des meilleurs systèmes de combat de RPG, si ce n'est le meilleur au jour de sa sortie (bah oui, maintenant il y a Divinity Original Sin 2 qui fait mieux, voyons !). On prendra plaisir à sans cesse expérimenter avec les mécaniques de combat tout au long du jeu au fil de nos nouvelles compétences ou tout simplement via de nouvelles idées, tel un Zelda BOTW. Par exemple, j'avais découvert vers la moitié du jeu une nouvelle technique pour démarrer les combats : un petit placement d'un tonneau explosif au milieu d'un groupe d'ennemis jeté de loin (ma guerrière en avait toujours au moins 3 sur elle !), que j'explosais avec l'invocation explosive de la voleuse téléportée par mon mage au milieu des ennemis, destruction garantie ! Ce n'est qu'une tactique parmi tant d'autres, mais il y en a tant à faire, électrifier une flaque d'eau puis aller suriner les ennemis avec ta voleuse grâce à sa capacité qui la fait léviter, bref, tant de possibilités. Donc, d'une certaine manière, quand je disais que le jeu perd parfois en rythme à cause du trop-plein de combats, vous pouvez le constater, je n'ai pas non plus boudé mon plaisir !


Que j’aime cette saga de Divinity, que j’aime ces bons vieux Belges de chez Larian, et je suis loin d’être dans une relation platonique, tant ils me donnent de si grands jeux conçus avec amour en retour. Divinity Original Sin 1, bien qu'il soit imparfait, a finalement comme plus grande qualité d’avoir servi comme base pour donner naissance à des jeux encore plus grands et meilleurs : l’épisode 2, puis la suite de Baldur’s Gate, mais ça, c’est pour une autre critique !

8/10

visage du gardien de Ultima 7

Un jeu formidable qui m'inspire, j'en ai d'ailleurs écrit une chanson épique que je chante parfois à la taverne de Jhelom !
Bien que le créateur de ce site (qui semblerait venir du même monde que l'Avatar d'après les légendes) ne place pas ce jeu parmi ses plus grands coups de cœur, il y a tout de même passé un excellent moment !
Au passage, êtes-vous au courant que j'ouvre une nouvelle boutique d'archeries à Buccaneer's Den, en face des bains ?