Mario et Luigi : Les Frères du temps
Inside Yoshi Story
Genre : JRPG / Année de sortie : 2006
Publié il y a un mois
Suite de l’excellent Luigi & Mario sur GBA (oui, pour moi, c’est Luigi la superstar de la saga), la série est revenue poser ses valises sur la DS. Console à deux écrans, qui accueillera les deux prochains jeux de la série, à commencer par cette suite qui introduit deux nouveaux personnages, à laquelle la critique répondra : « Allez, jamais deux sans trois ! ».
Sommaire de la série Mario et luigi
Mario et Luigi : Les Frères du temps (7/10)
Mario & Luigi, c’est une question d’ambiance avant tout
Comme pour beaucoup, si j’avais déjà beaucoup aimé le premier opus, c’était avant tout pour son ambiance. Non pas que le gameplay et l’aspect RPG étaient mauvais, loin de là, car c’était aussi une très bonne surprise de ce côté-là, mais l’ambiance, l’humour, les personnages loufoques… j’avais vraiment adoré. Et quel bonheur de constater que ce n’était pas un simple coup d’essai, et que, avec cette suite, on reste dans la parfaite continuité de cet état d’esprit. Luigi est toujours aussi froussard, sans courage, maladroit, mais toujours aussi attachant. Là, avec en plus les bébés Mario et Luigi qui viennent s’ajouter aux deux frangins, le potentiel comique augmente encore d’un cran, avec de nombreuses petites cutscenes tout au long du jeu, toujours aussi géniales. J’ai véritablement rigolé de bon cœur durant tout le jeu, que ce soit Luigi qui interagit maladroitement avec son lui du passé, Bébé Bowser qui est une vraie peste, ou encore les deux papys champis qui amènent de la manière la plus WTF-esque qui soit de nouveaux pouvoirs… c’est vraiment trop cool !
Puis, même son de cloche au niveau du scénario : on garde toujours cet enrobage très simpliste des jeux Nintendo, mais ça ne l’empêche pas d’avoir un certain charme, notamment avec une ambiance un peu plus sombre, avec cette invasion d’extraterrestres qui ne sont nuls autres que des champignons violets (forcément !) dans le passé. Il y a donc un petit côté fin du monde, avec des ennemis dont on sent vraiment la puissance, et à leur tête, une reine assez intimidante pour nos moustachus. Le scénario tient étonnamment bien en haleine tout au long du jeu, et j’apprécie toujours cette intrigue assez imprévisible, loin de la routine des jeux Paper Mario (que j’adore aussi, rassurez-vous), bien plus scolaires avec leurs quêtes d’artefacts en chapitres bien routiniers. On a bien ici une étoile à reconstituer, mais même là, on récupérera (et perdra) les fragments tellement aléatoirement qu’on ne saura jamais vraiment où on en est dans notre progression.
Puis, j’aime bien aussi que cette nouvelle aventure reprenne place dans le royaume champignon, un monde qui ne manque pas de charme. Fini donc Végésia, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de références à l’ancien opus. On y retrouve un certain ancien ennemi reconverti en vendeur de badges, planqué dans les égouts du château comme un clochard. On retrouvera aussi d’autres petits clins d’œil qui font plaisir tout au long de l’aventure, comme le Tortue Jet au début, qui n’a visiblement pas fini de se faire malmener !
J’ai aussi bien aimé les nouvelles zones à découvrir. Il y a un peu moins de folie au niveau des régions qu’on explore (surtout avec la forêt, qui fait très "bois du rire like"), mais quand bien même, le royaume champignon a son petit cachet. Je pense que mon passage préféré du jeu doit bien être l’île des Yoshis, avec ce parfait petit remix du thème de Mario World 2, faisant au passage lever le chapeau aux nostalgiques comme moi (les salauds, ils m’avaient déjà fait le coup dans le premier Paper Mario !). C’est d’ailleurs le passage le plus fou du jeu, avec cette poursuite de Bébé Bowser jusqu’au sommet d’une montagne, après qu’il ait chipé tous les cookies des Yoshis (toujours autant de références à l’univers Nintendo, car il y a bien un jeu Yoshi's Cookie sur SNES!), pour ensuite se faire tous gober par un drôle de Yoshi géant. C’est ça que j’ai adoré avec ce jeu : c’est sans cesse comme ça, une pure aventure imprévisible, et ce, jusqu’à la toute fin du jeu !
Dommage cette linéarité…
Et c’est justement pour contraster avec mon enthousiasme sur cette aventure imprévisible que je vais, par contre, évoquer ce qui est pour moi le véritable défaut du jeu, car j’ai personnellement trouvé ça vraiment dommage : la trop grande linéarité du jeu. Je sais que je peux paraître un peu paradoxal après ce que j’ai dit plus haut en citant un scénario imprévisible, mais au niveau du Level Design, quel dommage que le jeu ne suive pas cette philosophie. J’ai vraiment trouvé l’exploration trop simpliste et linéaire au possible.
Le jeu est vraiment basique dans son approche : exit ici le royaume de Végésia à explorer librement, et bonjour au tout petit château de Peach, qui servira de hub pour toute l’aventure. Et pas question d’aller se balader autour pour rejoindre les prochaines zones ou faire un peu de tourisme : toutes nos destinations se rejoignent simplement via des failles qu’on peut rallier petit à petit dans différentes salles du château. Et c’est vraiment dommage. J’avais bien aimé le monde de Végésia, vraiment grand tout de même, avec toute cette grande zone à visiter librement autour du château (et de la ville aussi !). Il y avait plein de petites choses cachées, on avançait petit à petit dans notre progression en acquérant de nouveaux pouvoirs. On ralliait les nouvelles zones à pied, et le monde s’ouvrait de plus en plus. C’était tout simplement du bon game design, qui, sans être un jeu ouvert, donnait l’impression de l’être.
Ici, putain, cette liberté a pris un méchant coup dans les dents. On a vraiment cette routine : nouvelle zone, puis hop, retour au château pour apprendre notre nouveau pouvoir, et zou, direction la nouvelle faille. Et bien qu’il y ait des imprévus qui viennent ponctuer l’aventure et briser un peu cette monotonie, ça ne compense pas assez. Et dans les zones à visiter elles-mêmes, bien que certaines profitent d’une bonne ambiance, c’est toujours la même routine là aussi. On regarde l’écran du haut pour voir une carte de notre sous-zone en cours, on se dirige vers le tuyau bleu, nouvelle sous-section, ainsi de suite jusqu’au boss, puis retour au château.
Bah merde, elle est passée où ma grande plaine à visiter, ma quête ouverte du précédent jeu où je pouvais faire certains objectifs dans l’ordre que je voulais ? Vraiment, j’insiste sur ce point, car malgré les autres qualités du jeu, c’est un aspect qui m’a profondément ennuyé. À cause de cette routine, j’ai même fait une petite pause durant mon aventure, avant de reprendre le jeu plusieurs semaines plus tard, car franchement, j’étais un peu las. C’est con quoi ! On te fait un scénario et une aventure géniaux qui partent dans tous les sens, et pourtant, on a un jeu ultra linéaire qui diminue grandement l’aspect RPG du titre. Surtout qu’il n’y a quasi plus rien de secondaire dans le jeu pour nous permettre de changer d’air. Allez, à la limite, le magasin qui échange des objets contre des poids ou encore le mini-jeu avec le Thwomp, mais c’est tout quoi ! Non, vraiment déçu sur ce point, c’est clairement une régression par rapport au premier opus.
Un challenge qui m’a agréablement surpris
Donc un peu déçu, oui, sur la partie exploration du jeu, mais par contre, ouf, du côté du système de combat, ça reste toujours aussi solide, voire même encore un peu plus profond qu’avec le précédent jeu. Une chose qui m’a surpris, c’est l’excellente difficulté du titre, qui est encore un peu plus relevée que Superstar Saga. Et pourtant, ce dernier était déjà un chouette challenge, je me souviens encore de son boss de fin étonnamment brutal pour un jeu visant aussi un public jeune. C’est vraiment cool de voir que Nintendo proposait encore du bon challenge à l’époque de la DS.
Car là, pour mon plus grand bonheur, plus d’une fois, certains boss m’ont vraiment mis de vilaines branlées, avec des patterns très variés qui se renouvellent en plus au sein même du combat, et des dégâts qui ne pardonnent pas si on n’est pas vigilant. Et on peut dire la même chose du côté des monstres de base, qui ont souvent en moyenne trois attaques différentes, ce qui apporte une vraie richesse au bestiaire, qui arrive à se renouveler constamment tout au long du jeu. Clairement, sur cet aspect, le jeu m’a vraiment convaincu, avec un système de combat robuste qui, pour le coup, fait encore mieux que le précédent opus.
Déjà, le jeu gagne en complexité via l’arrivée des deux bébés dans le groupe, aussi bien en exploration qu’en combat, où ces derniers restent « passifs » tout en apportant de nombreux avantages. Et si l’adulte chute, ils peuvent prendre le relais, en guise de second couteau, mais moins efficace. Et si le mana et les attaques frères n’existent plus, ceux-ci sont remplacés par un équivalent via des objets spéciaux consommables, qui permettent des attaques très puissantes et variées utilisant les quatre personnages, des assauts qui se poursuivent jusqu’à un loupé de notre côté. Les commandes à exécuter avec ces objets sont un très bon challenge et deviennent rapidement difficiles à tenir, mais elles permettent de faire des dégâts monstrueux si on est assez efficace, un très bon concept récompensant nos talents.
Non, le truc un peu relou avec les bébés en combat, c’est surtout les contrôles : il faut utiliser X et Y pour les contrôler, à l’instar de A et B pour les adultes. C’est bien pensé, sauf que parfois, ça apporte pas mal de confusion, comme ces moments où un bébé et un adulte sont à l’écran… laisse tomber le mal de crâne pour ne pas appuyer sur A et B pour esquiver comme d’habitude. Surtout que pour le marteau, c’est toujours la touche du bébé qui est privilégiée, même si l’adulte est toujours debout ! Bref, je pense qu’il y avait mieux à faire en termes d’ergonomie ici.
Mais si j’ai eu autant de difficulté en combat, c’est aussi parce que le jeu permet, via son très bon système d’équipement, de gérer son challenge un peu à la carte. Moi, j’avais opté durant quasiment tout le jeu pour des tenues augmentant la vitesse et la chance, mais qui baissaient atrocement la défense. Des armures assez hardcore donc, parce que contre les boss, tu crevais en trois coups. Mais c’est vraiment grâce à elles qu’un hardcore gamer comme moi a pu prendre un vrai kiff sur ce jeu, et je vous recommande de faire pareil si vous êtes bien chauds vous aussi.
On a toujours aussi les badges à équiper, et il y a des effets encore bien plus variés que précédemment, il y en a vraiment pour tous les goûts. Gros try-hardeur oblige, j’avoue avoir jeté mon dévolu, dans la dernière partie du jeu, sur un badge dangereux pour Mario… mais oh combien surpuissant bordel. En gros, si le perso a moins de 25 % de vie, il obtient un boost DÉBILE de puissance. Et quand je dis débile, faut me croire. Sur la fin, mon Mario a fait, par exemple, un saut critique à 353 de puissance. Juste fou ! Et je te laisse imaginer les dégâts via les objets spéciaux… Juste jouissif à utiliser quand tout se passe bien, mais très risqué. Bref, un build purement glass canon, archétype que j’adore dans les RPG en général.
Mais bon, j’en ai agréablement bien chié tout le long du jeu, que ce soit avec le boss Chenille, le duo de Bowser redoutable, ou encore le très difficile combat final. Je n’ai pas été déçu du voyage. Non, contrairement à l’exploration, le système de combat est véritablement excellent.
C’est un fait : pour moi, cette suite de l’excellent Superstar Saga fait un peu moins bien que son aîné. Son extrême linéarité, sans aucun véritable à-côté, ces zones qui se ressemblent toutes, reliées par des tuyaux bleus… J’ai regretté d’avoir troqué mon vaste royaume de Végésia contre le petit château de Peach et ses failles. Cela dit, le jeu reste d’une très bonne qualité, toujours grâce à un humour que j’adore et un système de combat d’une grande richesse, en plus de proposer un superbe challenge. Pas le plus mémorable de la série sans doute, mais un solide RPG de la DS, sans aucun doute.
7/10

Hummm, Papa British m'a permis d'arrêter
l'étude du Codex de la sagesse ultime
(mais qu'est-ce donc que le Codex ?)
pour jouer à ce très bon jeu, et j'ai
bien apprécié...
Pour le créateur du site (mais qu'est-ce
qu'un créateur de site ?), c'est un très
bon jeu, mais il lui manque quelque
chose pour vraiment faire partie des
meilleurs...
Holala, je ne comprends rien à tout ça,
puis de toute façon, il faut que je
retourne à mes devoirs... Hum, c'est
quoi un Paladin ?