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SKORN OF BANANA



L.A. Noire

Une bonne petite série télé en hommage à L.A. Confidential.

Genre : Simulation / Année de sortie : 2011

Publié il y a 2 jours


Ça fait longtemps que ce jeu édité par Rockstar m’intrigue. Un jeu qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque, notamment pour ses animations faciales bluffantes (qui, cela dit, font toujours le café aujourd’hui) et pour son ambiance de détective dans un Los Angeles des années 40, dans un des hommages les plus évidents à L.A. Confidential, excellent film de l’époque. Mais alors, qu’est-ce qui m’a rappelé ce jeu, au point que j’aie envie d’y jouer en 2024 ? C’est simple : cette vidéo ! J’étais tellement plié en deux que, tout connement, je voulais y jouer juste pour arriver à ce moment précis. Puis, comme j’ai bien aimé l’aventure, je me suis dit : pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ?

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L.A. déception concernant le Gameplay

J’ai donc parcouru toute cette épopée aux côtés de Cole Phelps, qui, s’il est du bon côté de la loi pour une fois dans un jeu estampillé Rockstar, n’en reste pas moins un des personnages les plus réussis du studio. Loin d’être simplement un bon flic qui grimpe à grande vitesse les échelons au sein de la LAPD, le personnage se dévoile au fil des missions, surtout dans la deuxième partie du jeu, pour gagner grandement en profondeur. Notamment via son passé durant son ancienne vie de militaire, que le jeu nous rappelle à grand renfort de flashbacks, ou tout simplement via les enquêtes incluant des personnages de sa vie passé. Quant à l’histoire d’une manière plus générale, je l’ai bien aimée, mais sans plus. Faut dire que le jeu prend beaucoup de temps à mettre son scénario en place, se concentrant uniquement sur la montée en puissance de Phelps au sein de la police durant toute la première moitié du jeu, avant de faire enfin évoluer l’intrigue sur les deux derniers chapitres. Ce qui fait que le jeu a un rythme vraiment bâtard, j’ai trouvé. Non pas qu’on s’ennuie, mais dans les trois premières brigades, à part le fil rouge dans celle des crimes (un peu mal amené, en plus), on se contente simplement de résoudre des enquêtes. Puis, arrivé vers la fin de la brigade des mœurs (vers les 75 % du jeu quoi), enfin, il se passe un événement majeur, qui fera décoller pour de bon l’intrigue autour de Phelps, et qui, pour le coup, sera vraiment plaisante à suivre, tel un bon polar dont le jeu s’inspire justement. Juste dommage d’attendre la fin du jeu pour comprendre qu’il cache autre chose qu’une simple succession de missions. Surtout que, là aussi, mes acolytes préférés (ceux qui accompagnent Phelps durant les enquêtes) sont de loin les deux derniers, bien plus intéressants dans leur personnalité.

Mais hormis ça, le jeu a toutefois bien réussi à captiver mon attention la majeure partie du temps, car il reste particulièrement bien écrit. Notamment grâce à son fameux système de capture de performance, qui est vraiment impressionnant même aujourd’hui. En plus des mouvements qui ont été enregistrés en studio avec les vrais acteurs, c’est aussi toutes leurs expressions faciales qui sont conservées à la perfection. Et comme ils ont pris de vrais acteurs de cinéma (on peut en retrouver certains dans des séries télé) pour incarner les personnages du jeu, ça donne aux conversations un cachet fou je trouve. Puis les dialogues sont tout simplement bien écrits, notamment durant les fameuses phases d’enquête, qui font tout le sel du jeu. Le jeu, d’ailleurs, ne manque pas d’humour, et certains interrogatoires (surtout au début) m’ont vraiment fait rire. Je pense encore à ce bouffon dans un bar qui tire des gueules incroyables lorsqu’il ment (ils ont dû bien se marrer durant le tournage), ou à ce taré qui entretient des rapports douteux avec des garçons un poil trop jeunes, où notre personnage lui balance dans le plus grand des calmes : « You fuck young boys, Valdez ? », ce qui fait cabler le Valdez en question. Tordant, surtout quand on sait que cette option de dialogue est réellement la bonne ! Mais justement, parfaite transition pour parler du gameplay, qui, lui, m’a un peu déçu.

Bordel, mais cette gueule !

Eh bien oui, j’ai trouvé le système d’enquête, et la boucle de gameplay plus particulièrement, assez redondants, en plus de manquer de précision. Si l’argument d’avoir des expressions faciales ultra réalistes avec de bons acteurs pour les interrogatoires pouvait vendre du rêve, j’ai trouvé le système de choix « vérité, doute, mensonge » à chaque question vraiment bizarre. Plus d’une fois, je n’avais aucune putain d’idée de quelle réponse choisir. Parfois, tu te rends bien compte que la personne ment, mais comme c’est une gamine qui s’est fait violer, il faudra tout de même choisir « vérité » pour avoir le bon choix (car sinon on la brusque trop). Parfois, on est persuadé que le type nous ment parce qu’on a une preuve qui contredit sa déclaration : BAM, faux, on a dit « mensonge », il fallait dire « doute », va savoir pourquoi. Parfois c’est l’inverse, parfois il faut choisir « doute », alors que rien ne pousse à croire que la personne qu’on interroge mente (elle garde les mêmes expressions faciales que lorsqu’elle dit la vérité, par exemple, et rien dans sa déclaration ne semble faux). Bref, j’ai trouvé ça hyper confus, et un peu décevant, à un point où je commençais même, au bout d’un moment, à sortir de temps en temps une petite soluce, quand ça devenait trop perché. Au moins, j’aurais pu bien rigoler avec certaines mauvaises réponses. En reprenant l’exemple de la pauvre gamine violée, bordel, c’était immonde de la traiter de menteuse à tout ce qu’elle disait, mais qu’est-ce que j’ai pu rire (j’irais en enfer je sais, je suis toujours un connard dans les jeux vidéo) !

Un peu con donc, mais pas si grave, car au final, qu’on fasse de la merde ou pas, bah le jeu se débrouille toujours via un deus ex machina pour nous remettre sur les rails, donc… Ce qui fait que, mis à part deux ou trois moments où on peut vraiment se louper, on n’a pas l’impression de servir à grand-chose, une fois qu’on a remarqué cette faiblesse du jeu. Exemple : Lors d’un interrogatoire, tu n’arrives pas à trouver la planque du complice de la personne que tu interroges car tu as foiré toutes tes questions ? Tant pis, une tape sur l’épaule, et en partant, un appel de la police MIRACULEUX te renseigne l’adresse car ils ont reçu un témoignage, quelle chance Holala ! Pareil pour les autres phases d’enquête, vite redondantes : chercher tous les indices en errant aléatoirement sur les différentes scènes de crime, les courses-poursuites en voiture affreusement répétitives et les gunfights/combat à mains nues mous du genou… Faut dire que j’ai été un peu déçu de ce côté-là, et que le tout devient vite répétitif. Surtout que certaines enquêtes sont parfois confuses dans leur narration, et certaines se terminent un peu abruptement, sans qu’on ait vraiment bien compris toute la logique parfois. Pour d’autres, on crame trop facilement les ficelles de l’intrigue et malgré la réussite de la mission, on comprend qu’on ne coffre pas les bonnes personnes. Comme par exemple pour toutes les femmes assassinées de la brigade des criminels, où on comprend dès la première enquête que c’est un tueur en série, c’est gros comme une maison. Et pourtant, on coffrera tout le long les mauvaises personnes, jusqu’à la dernière enquête où, de manière prévisible, on attrape enfin le vrai coupable. Et pourtant, durant tout ce temps, on reçoit sans cesse des félicitation du chef, malgré qu'on à coffré plusieurs personnes innocentes, Oh bah tout va bien alors !

L.A. reconstitution stupéfiante du Los Angeles des années 40 !

Donc oui, le jeu m’a un peu laissé tomber durant sa deuxième moitié, avec sa boucle de gameplay qui devient, il faut bien l’avouer, vraiment trop redondante, malgré quelques énigmes qui tentent d’apporter de la variété (pas fifou non plus). Ce n’est donc pas le Gameplay qui nous ferra rester, mais comme dit plus haut, on sera plutôt tenu en haleine grâce aux dialogues assez étonnant de réalisme, et surtout avec sa reconstitution superbe de Los Angeles des années 40. Sur cet aspect, rien à dire, c’est tout simplement bluffant, et c’est clairement ce qui m’a le plus charmé dans ce jeu, sans quoi, je ne serais peut-être pas allé au bout. J’adore les jeux immersifs, quel que soit l’univers, quand il est crédible et aussi bien rendu. Je surkiffe ça, et là, j’ai été royalement servi. Alors bien sûr, quand on voit la taille immense de la carte et à quel point celle-ci manque de points d’intérêt, j’étais comme les plus cyniques au début, je n’ai pas compris pourquoi les développeurs ont pondu un si énorme open world pour qu’il ne serve à rien du point de vue du gameplay. Ce dernier aurait très bien pu fonctionner avec un système de zones. Surtout que les développeurs ont dû y passer un temps fou à construire cette ville, tant la zone de jeu est immense et si fidèle à la réalité. Un passage sur Google Maps pourra vous le prouver : 80 ans plus tard, on reconnaît certains endroits et le tracé des différentes rues du centres de L.A . Je n’imagine pas le taf monstre que ça a dû prendre pour l’équipe de développement, pour un chose même pas essentiel au jeu finalement.

Mais cet argument a fonctionné sur moi. J’adore explorer les mondes ouverts, et j’ai adoré celui de L.A. Noire. Pourtant, ce n’est clairement pas le plus qualitatif niveau gameplay. À part des mini-missions pas bien folichonnes et des collectables à gerber dont Rockstar ont le secret, il n’y a rien qui pousse à explorer, à part l’envie de se perdre dans ce vieux Los Angeles. Mais je ne sais pas, j’ai trouvé cette reconstitution de la ville fascinante tout simplement. J’ai adoré me balader en mode libre, écouter la radio des années 40 (même certains talk-shows, qui sont d’authentiques enregistrements de l’époque !), au volant de ma voiture vintage des années 40, tout en écoutant mon camarade de la brigade des criminels sortir des phrases bien sexistes des années 40… Je m’y sentais bien tout simplement, et profondément immergé. Puis j’ai beaucoup aimé l’idée d’ajouter des lieux d’intérêt à découvrir, accompagnés d’une petite description. Ces lieux existent (ou existaient) réellement, et je m’empressais souvent d’aller les retrouver sur Google Maps.

Un charme fou

J’ai tellement aimé explorer que je dois être un des rares zinzins à avoir fait des activités que peu de gens ont tentées. Vous avez fait du saut de haies sur la piste d’un lycée ? Moi oui, et Phelps a dû passer pour un taré ce jour-là. Vous avez trouvé le parcours d’entraînement militaire ? Moi oui, et je l’ai fait, tout en costard, s’il vous plaît. Vous avez visité le très mignon quartier de Chinatown, TOTALEMENT PAS UTILISÉ dans aucune enquête du jeu ? Moi oui, et c’était très charmant. Et avec une voiture de collection trouvée dans un garage, je suis même allé dénicher une piste de course un peu planquée pour m’amuser à faire le con avec ! C’est donc un euphémisme de dire que le jeu m’a fasciné avec son univers, que j’ai exploré de long en large. J’adore cette ambiance américaine typique des années 40, comme on peut l’apercevoir dans les Fallout. En collectant les bobines dorées contenant de vrais noms de films de l’époque, j’ai même découvert La Rue Rouge, un polar classique de 1945, légalement accessible sur YouTube avec sous-titres. C’était un vrai plaisir à regarder (et en plus, on apprend des trucs : saviez-vous qu’à l’époque à L.A., les gens branchaient leurs grille-pains à leurs lustres parce qu’il y avait peu de prises dans les bâtiments ?!). Le jeu m’a aussi donné envie de découvrir le très bon film L.A. Confidential, que je ne connaissais pas encore et que j’ai regardé pour l’occasion. Une superbe découverte, avec un casting génial. C’était trop cool de voir Russell Crowe hyper en colère qui pète des gueules à tout le monde (sans doute pourquoi il deviendra un Gladiateur un peu plus tard, si vous voulez mon avis).

Je dois être un peu grave quand même : on me file un jeu d’enquête, et ce que je préfère, c’est me balader aléatoirement sans faire les enquêtes ! Mais c’est bien la preuve que ce jeu a tout de même de belles qualités. Si celles-ci ne résident clairement pas dans le gameplay, qui est assez moyen sur tous ses aspects, il excelle par contre dans tout ce qui est à côté. Les dialogues, l’ambiance, les musiques, cette reconstitution si minutieuse d’un L.A. des années 40 à la limite de l’absurde : là sont les véritables forces du titre. Un jeu qui divise, donc. Je comprends totalement ceux qui ont été déçus, car pour un jeu vidéo, le gameplay reste quand même l’essentiel. Mais pour peu qu’on arrive à faire abstraction des défauts de rythme du jeu pour tenir jusqu’à son dernier tiers, où il prend vraiment son envol (bon, par contre, la fin, voilà quoi…), et que, comme moi, on arrive à profondément s’immerger dans son univers, on peut y passer un bon moment. Peut-être pas un très bon, mais un bon moment quand même.


Si vous êtes attirés par ce jeu uniquement pour son gameplay d’enquête, réfléchissez peut-être à deux fois avant de vous lancer. Ce jeu ne plaira pas forcément à tout le monde et possède de vraies lacunes, surtout côté gameplay. On est finalement plus sur un film interactif. Mais si cela ne vous dérange pas, alors vous pourriez vivre une belle aventure aux côtés des membres de la LAPD, dans ce qui doit être l’une des plus fidèle reconstitutions d’une ville réelle dans l’histoire du jeu vidéo.

6/10

visage du gardien de Ultima 7

Oh bah peut-être bien que le grand maître de ce site m'a demandé de commenter ce jeu.
Il m'a même dit que, ben qu'il m'a choisi, car le jeu est un peu comme moi, avec un beau fond et de vraies qualités, mais des défauts gênants qui l'empêchent de vraiment briller.
À vrai dire, je n'ai pas tout bien compris. Le maître voulait-il dire que je suis un bon gars mais que je suis moche ? Ah bah non, c'est faux hein, puis d'abord pour le prouver, je vais essayer de rentrer dans Fawn, la ville de la beauté qu'ils disent !